Définir le graphisme…

Le graphisme est le fruit d'un geste qui appréhende, décrit le monde qui nous entoure; Ramener la richesse et la variété d'un univers sûrement trop vaste – inappréhendable dans sa globalité, qui nous dépasse assurément – à un trait, précis, écrit, cherchant à définir, à faire le lien entre soi et le monde.

Ce geste, cette main qui dessine, marque… et puis tout le reste;

Les étoiles d'un ciel nocturne qui nous rappellent à quel point nous ne savons pas grand chose. Des territoires incroyablement vastes, qu'une seule personne ne saurait aborder.

Et pourtant nous sommes là, qui dessinons, peignons, cartographions, écrivons.

Chercher à placer, stable, fixe, l'état de nos connaissances, de notre esprit, parmi cet environnement agité, toujours changeant, dont les cycles auront raison de notre passage sur terre.

Conjurer le sort de notre fragilité que l'on sait au fond plus extrême que la plus fragile des fleurs, par le tour de magie du noir qui trace et raconte.

C'est tout cela qui concerne le graphos, notre action d'écrire le monde.

Ce qui m'intéresse plus aujourd'hui, justement dans un monde où tout a été pensé par et pour l'homme, serait de retrouver ce geste qui nous lie à cet ensemble beaucoup plus vaste. Geste définit directement par notre fragilité et notre petitesse – sans connotation péjorative, mais dit plutôt humblement. Mais nous créons, et ces créations sont liées à ce monde essentiellement naturel et chaotique, liées à la vision d'un instant furtif en regard du temps et de l'espace qui nous dépasse.

Probablement que la technologie nous permet une certaine confiance en notre devenir. Mais quel est-il si nous ne vibrons pas. Ressentir cette vibration qui parcours notre corps à la vue d'un paysage, d'une peinture, à l'écoute d'une mélodie, à la lecture d'un récit.

Cet instant, si bref qu'il n'est pas mesurable, correspond exactement à notre état d'humain, à ce que je cherche à retrouver dans le graphisme.

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